Décryptage

L’avenir appartient aux artistes émergents

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#Création #LaSacemSoutient

La pandémie, synonyme d’annulations et reports de concerts, de festivals et de spectacles en chaîne pendant près de deux ans, est loin d’avoir épargné les artistes émergents. Si la fin des mesures sanitaires a redonné un peu d’espoir aux jeunes talents, ils doivent désormais composer avec des pratiques culturelles profondément bouleversées. La Sacem, historiquement engagée aux côtés des créateurs émergents, agit plus que jamais à leurs côtés pour favoriser leur développement. Il en va du renouvellement de la création et de la diversité culturelle.

Une crise entre déchirement et espoir

La crise sanitaire a freiné l’émergence de nombreux créateurs en début de carrière et, dans le pire des cas, démotivé certains, qui ont préféré poser crayons et instruments pour se reconvertir. Un choix de vie radical dans une période complexe, pendant laquelle les créateurs ont dû faire face à d’importantes difficultés financières et logistiques pour poursuivre leur activité. « Ayant sorti un EP trois mois avant le début de la pandémie, j’ai dû annuler ma première tournée de vingt dates bookées par mes soins et j’ai réussi à en reporter à peine cinq… » déplore Tomasi, jeune artiste.

Mais heureusement, pour d’autres, le tableau n’est pas totalement sombre. Malgré la frustration engendrée par la privation de contact avec le public, certains auteurs-compositeurs-interprètes émergents ont mis ce temps à profit pour se professionnaliser et avancer sur de nouveaux projets : « J’ai beaucoup travaillé ces deux années. Les bases de l’évolution de mon projet se sont posées à ce moment-là. J’ai beaucoup écrit pour d’autres, mais j’ai surtout mis à profit ce temps pour écrire Histoire Vraie qui est la chanson qui m’a fait connaître auprès d’un public plus large. », témoigne Chien Noir, artiste nommé dans la catégorie « Révélation masculine » aux Victoires de la Musique 2022, après avoir intégré le Chantier des Francos et bénéficié d’un soutien du Fair, dispositifs clés d’accompagnement dont la Sacem est partenaire.

Un accompagnement de tous les instants

Depuis des années, la Sacem se mobilise pour soutenir l’émergence et la professionnalisation des créateurs de musique, dans tous les genres artistiques, de la musique classique à la musique de film en passant par la pop ou le rap, notamment en tout début de carrière afin de les inscrire durablement dans l’écosystème de la création. « La Sacem est une société d’auteurs, à but non lucratif, qui traite les jeunes talents comme elle traite les stars » rappelle Patrick Sigwalt, président du Conseil d’administration de la Sacem.

Concrètement, la Sacem déploie un vaste arsenal de dispositifs pour apporter un soutien véritablement structurant : « Notre mission est d’aider les créateurs à s’inscrire durablement dans leur écosystème, à travers des dispositifs d’aide et d’accompagnement, et d’accélérer leur insertion professionnelle à travers des actions menées avec les acteurs référents de la filière » précise François Besson, directeur de l’action culturelle de la Sacem.

Cet accompagnement a été conçu autour de quatre piliers : des programmes d’aide tels que l’aide à l’autoproduction, des dispositifs en partenariat avec des acteurs de référence comme par exemple Jazz Migration, mis en place avec l’AJC, des appels à projets thématiques, comme Les Fabriques à musique et enfin, la création d’un laboratoire de développement de projets, le  « Labo », permettant d’accompagner des projets hybrides, ceux qui « n’entrent pas dans les cases », de façon plus personnalisée ! Et cela est utile aux créateurs :

« Ayant reçu deux fois l’aide à l’autoproduction pour mon projet, je peux décemment dire qu’il n’aurait pas été le même sans ce soutien extraordinaire. Il m’a permis de me professionnaliser comme aucune autre aide. »

Tomasi – auteur, compositeur, interprète

La scène est également un formidable tremplin pour faire émerger des artistes méconnus du grand public. Le Chantier des Francofolies, dispositif né de la collaboration entre la Sacem et les Francofolies de La Rochelle, met en lumière et encourage les nouvelles voix de la scène française, au moment du démarrage de leur carrière. « Le Chantier m’a permis de jouer aux Francofolies, de comprendre ce que je voulais faire lors de mes lives, mais aussi de travailler mon corps et ma voix. » raconte Chien Noir.

En 2022, la Sacem a considérablement renforcé ses moyens en faveur de l’émergence des jeunes créateurs :

Le budget de l’autoproduction est passé de 600 000 euros à 1 million d’euros.

François Besson, directeur de l’Action culturelle de la Sacem

La société a également annoncé le lancement d’un appel à projets sur l’accompagnement de carrière à l’occasion du Printemps de Bourges, premières vraies retrouvailles de la filière musicale et festival faisant la part belle aux premières scènes, avec notamment le dispositif des Inouïs.

Pour être utile et pertinent, un accompagnement d’artiste doit impérativement être pensé dans la durée. La Sacem l’a bien compris et assure une présence à chaque étape de carrière, auprès des talents émergents, en développement, comme confirmés. « Notre action passe aussi par l’adaptation de nos programmes d’aides pour s’assurer que nos solutions correspondent aux besoins des créateurs, qui évoluent en permanence. » assure François Besson.    

Aider les jeunes pousses à trouver leur place dans un écosystème culturel essoré par la crise est un enjeu clé pour ne pas sacrifier toute une génération de créatrices et créateurs privés de scène et d’exposition deux années durant. La Sacem en fait une priorité, pour que demain, vive et revive la création.

Pour aller plus loin :
Consultez le site Aides aux projets


– Crédit photo : Евгениn Вершинин –

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