Points de vue de créateurs et éditeurs

Jean-Michel Jarre – compositeur

Lecture 3 minutes
#Innovation

Le compositeur et pionnier de l’électro Jean-Michel Jarre est parrain du Conseil pour la stratégie et l’innovation de la Sacem, dit CSI, créé à l’automne dernier, à l’initiative des membres du Conseil d’administration de la Sacem. Objectif : initier une véritable réflexion autour de l’innovation et accompagner au mieux les créateurs et les éditeurs dans un monde qui bouge de plus en plus vite.

Pourquoi est-il important d’avoir un CSI ?

La technologie va bouleverser notre manière de créer, de produire et de distribuer nos créations, avec l’émergence notamment des métavers, c’est-à-dire les différents mondes virtuels, ou encore le développement de l’intelligence artificielle.

Il ne faut pas avoir une vision dystopique du futur. De génération en génération, les technologies nous ont plutôt apporté des progrès. Mais il faut être vigilant.

Et c’est aussi le rôle de la Sacem, de se pencher sur les problèmes éthiques qui vont être posés dans la relation entre ces technologies et les créateurs.

Quel est votre rôle en tant que parrain ?

Tout d’abord, de faire passer le message que ces bouleversements ne sont pas négatifs et qu’il faut s’en emparer ! Nous devons aussi réfléchir à comment faire valoir et adapter le droit d’auteur. La Sacem peut jouer un rôle de médiateur entre les nouvelles technologies et le monde de la création, qui a toujours su prendre les technologies de son époque pour en faire autre chose. Parce que le rôle des artistes, c’est aussi de transformer la technologie existante pour en faire quelque chose de neuf et de créatif !

Comment imaginez-vous la Sacem demain ?

La Sacem est déjà bien entrée dans le monde numérique. Plus qu’aucune autre société d’auteurs dans le monde, elle est prête à se confronter à ces nouveaux enjeux. La Sacem de demain va réussir à adapter, à reconnaître et faire respecter le droit d’auteur, si cher à notre ADN français et européen, et à diffuser le message à travers le monde. Si nous prenons la bonne voie, la Sacem a de beaux jours devant elle, parce que le droit d’auteur, à la différence de n’importe quelles royalties, ne repose pas sur un support, il repose sur la création… c’est-à-dire, sur ce qui se passe entre une page blanche et une page pleine. C’est intemporel, ça ne dépend pas du support, on peut passer de Gutenberg à Internet, le processus créatif demeure !

Pour aller plus loin :
– Découvrez les interviews vidéos de Patrick SigwaltBrice Homs et Cécile Rap-Veber, à l’occasion du CSI sur le métavers.



– Crédit photo : EDDA –

À lire aussi

Mathieu Lamboley, Grand Prix de la musique pour l’image 2023

Lire la suite

French Flair, Grand Prix de l’édition musicale 2023

Lire la suite

Être artiste aujourd’hui

Lire la suite